Passy au mois d’août met la montagne en pages. Pour la 29ème édition du salon international du livre de Passy, la montagne, les Alpes, les pages, les alpages sont les sujets d’une actualité littéraire renouvelée. Mais, que l’on se rassure, les autres massifs ne sont pas oubliés, ni les forêts, ni les glaciers, ni les grands espaces de l’autre bout du monde. 

 

Ce choix de monter en alpage ne relève pas seulement d’un attrait pour les fleurs des champs, ni pour les herbes grasses que broutent les animaux de la ferme sous l’œil curieux des touristes. Cette décision est l’hommage indispensable rendu aux hommes et aux femmes, bergers attentionnés, fromagères infatigables qui, d’une génération à l’autre, marquent leur territoire, maintiennent l’activité agro – pastorale et entretiennent le paysage.

 

Les étés passés là – haut ne sont pas des vacances. C’est la vie au grand air, certes, mais la vie à la dure, une vie terriblement exigeante, éreintante et néanmoins joyeuse qui laisse, des années après, d’inoubliables souvenirs. Loin de l’agitation de la vallée et de l’encombrement sur les «voies royales» des hauts lieux, la saison s’y écoule, depuis des siècles, sur un rythme immuable  parfois troublé par l’attaque d’un carnivore affamé, le loup évidemment.  Et la polémique enfle dès qu’il s’agit de le faire payer pour ses crimes et ceux commis par d’autres prédateurs plus subtils. Peu importe. Le loup a créé un mythe. Il s’entoure de mystère et suscite la grande peur dans la montagne. Avec lui et quelques autres, l’ordre écologique n’a rien d’angélique.

 

A quel qu’étage que l’on se trouve, l’équilibre ente l’homme et la montagne ne cesse de balancer entre le bonheur et la peur, la rudesse du travail et la facilité de la contemplation, entre la joie d’y grimper et la crainte d’y laisser sa peau, entre la plénitude d’y trouver refuge et la peine d’en mesurer les atteintes à l’environnement.

 

Les livres de l’année réveillent nos consciences. Ils nous font passer de l’authenticité des traditions aux risques de la modernité. Ils nous rappellent utilement qu’habiter la montagne, c’est avant tout la protéger, respecter son histoire. C’est s’y ancrer dans la réalité de ce qu’elle est plutôt que dans l’illusion de ce que l’on voudrait en faire. A travers, les exploits qu’ils relatent et les drames qui s’ensuivent, les auteurs nous ramènent à une juste mesure, celle de l’humanité. Celle de l’humilité...